Historique

Chère toutes et tous,

Depuis toujours je suis touché par la misère de certaines personnes. En 2016 j’ai visité l’Ethiopie en tant que touriste.

En sortant de mon hôtel, je vois un enfant roulé en boule dans son T-shirt qui dort à même le sol sans que personne ne lui prête attention. Je décide de le réveiller pour lui proposer de manger. Je commande une injera pour trois personnes. Il est affamé et dévore la quasi-totalité du plat.

Je lui pose alors quelques questions via mon traducteur. J’apprends qu’il a huit ans, qu’il vit dans la rue depuis que sa mère a été écrasée par une voiture. Il n’a jamais connu son père.

Il repart pieds nus avec le restant de l’injera qu’on aura pris le temps d’emballer toujours dans l’indifférence générale.

Là, les larmes me montent aux yeux car je ne sais pas comment il va survire et je me sens impuissant. Des milliers d’enfants sont comme lui en Ethiopie.

C’est le déclic. J’ai décidé d’agir !

En Novembre 2017, j’ai pu obtenir un congé sans solde d’un an pour me consacrer à ce projet.

Mardi 28 Novembre 2017

Nous sommes partis de la petite ville de Gesuba vers le village d’Esho. Je suis assis à l’arrière de l’une des deux motos avec mes deux sacs dont l’un est plein à craquer de bics et de cahiers rapportés de Belgique. Sur l’autre moto se trouve le conducteur et mon traducteur Asteraku. Après trente minutes de trajet sur des pistes poussières criblées d’ornières et sous un soleil brûlant, nous arrivons devant la maison du chef du village d’Esho.

La maison est en torchis peinte en bleu pétant avec un toit de tôle. Elle est rectangulaire et paraît plus imposante que les toukouls environnants. On voit que c’est la maison du chef mais elle reste très modeste : le sol est en terre battue et les murs en torchis. Deux fenêtres situées sur la façade de part et d’autre de la porte possèdent des volets.

A notre arrivée, un attroupement se fait. Voyant des poules et des moutons rentrer et sortir de la maison, je décide de planter ma tente. Une femme assez forte vient à ma rencontre, balaie les excréments d’animaux sous un arbre et me fait signe de m’installer à cet endroit car nous ne parlons pas la même langue.

Le petit groupe d’une vingtaine de personnes me regarde monter ma tente en riant d’étonnement. Je règle le trajet aux conducteurs de moto puis je vais voir le chef du village qui travaille au champ derrière la maison. Mon traducteur m’accompagne.

Le chef du village (je l’avais déjà rencontré à Gesuba) dirige la charrue de bois tirée par deux bœufs. Derrière lui, une équipe de huit personnes s’organise pour mettre en terre des plants de patate. Ils sont tous pieds nus et vêtus de vêtements déchirés.

De suite je pose mes affaires et je mets la main à la pâte. Tous rient gentiment en me voyant essayer de faire comme eux. Grâce à cela je me suis vite intégré dans la communauté.

Le 29 Novembre 2017

En compagnie du chef du village, de mon traducteur, nous nous sommes rendus à l’école d’Esho avec mon sac de cahiers et de stylos.

Moi: « J’entends que ça grouille à l’intérieur ! »
Tékélé : « Oui il y a beaucoup d’enfants »
Moi : « ils ont cours toute la journée »
Tékélé : « non, seulement le matin de 8h à 11h30 »

L’école n’est pas terminée et j’aperçois au travers des murs en branchages les petites têtes avec les mains qui se lèvent pour répondre aux questions du professeur.

J’apprends plus tard que les deux instituteurs qui enseignent aux cent vingt élèves, travaillent bénévolement.

Quand nous pénétrons à l’intérieur, le silence s’installe. Le professeur explique qu’ils doivent rester assis et qu’on va leur donner un cahier et un bic. Je vois déjà les sourires d’impatience des enfants qui vont recevoir leur nouveau bic et leur nouveau cahier.

Les semaines suivantes, nous allons à pied visiter les familles les plus pauvres avec le chef du village et le traducteur. Nous établissons une liste d’état civil et nous prenons note de leur besoins. Le plus souvent ce sont des femmes veuves avec enfants qui ne possèdent ni terres, ni animaux.

Alors que je parcours le village avec le chef, je suis systématiquement touché par le sourire insouciant et curieux des enfants.

Sur le chemin en allant visiter les familles, je suis surpris de voir le seul bâtiment en blocs béton de tout le village. Ce bâtiment est fermé par une porte métallique munie d’un cadenas. A côté un tube coulé dans le béton sort de terre.

Moi : « C’est un puits ? »
Tékélé : « Je ne sais pas, ça a été construit par une firme et elle n’a jamais terminé les travaux »
Moi : « Quel est le nom de la firme ou ONG qui a construit cela ? »
Tékélé : « Je ne sais pas, ça fait au moins dix ans que c’est là »

Le 13 décembre 2017

En visitant à pied une partie de la limite du village, je vois de jeunes enfants revenir avec des bidons jaunes d’eau.

Moi : « Est-ce qu’on est près d’une pompe à eau ? »
Tékélé : « Non »
Moi : « Comment se fait-il que les enfants reviennent avec des bidons d’eau ? »
Tékélé : « Les enfants creusent un trou dans le sable et puisent dans la flaque d’eau ainsi obtenue »

Je suis stupéfait de découvrir cela seulement maintenant par hasard et que Tékélé ne m’en ait pas parlé plus tôt. Le lendemain je me joins aux enfants pour aller puiser l’eau. En effet, ils creusent un trou qui se remplit d’eau.

Moi : « Tu puises toujours de l’eau comme ça ? »
Zinach (petite fille que j’accompagne pour puiser l’eau) : « Non car nous n’avons plus d’eau à cet endroit à la fin de la période sèche. Nous devons aller la chercher plus loin. C’est à 4 heures de marche  »
Moi : « Et après tu vas à l’école ? »
Zinach : « Non car je suis trop tard aujourd’hui car j’ai dû aller chercher l’eau »
Moi « C’est avec ces bidons que tu vas chercher de l’eau ? »
Zinach: « oui »

La vue de ces enfants et de Zinach qui doivent creuser le sol à mains nues, puiser avec précaution l’eau de surface afin de ne pas mettre de saletés dans le bidon, me remplit de tristesse. Je comprends pourquoi les enfants ne vont pas toujours à l’école.

Je suis maintenant déterminé à trouver une solution pour donner l’eau potable à ces enfants. Je retourne de suite vers le chef du village pour parler du problème et j’insiste pour qu’on m’ouvre la porte métallique du bâtiment en blocs. Après plusieurs jours de demandes insistantes, nous avons enfin trouvé le responsable de la clé.

Ce local contient un groupe électrogène en parfait état de marche.

Je suis stupéfait

Je réalise à quels points les travaux étaient proche d’être terminés. Colère et espoir m’envahissent à la vue de toute cette infrastructure…

Quelques éléments pour finir l’installation et l’eau pourrait couler au robinet

Je croise le regarde Tékélé…. Quelques instants se passent

Tout est là, il faut passer à l’action.

Le lendemain nous louons deux motos pour six personnes et durant une journée entière nous parcourons la campagne en suivant les tuyaux déjà installés. Aucun raccord n’est terminé mais les fontaines, un château d’eau, un puits avec une pompe à eau électrique et un groupe électrogène sont déjà là. Les tuyaux parcourent des kilomètres.

Au bout d’un mois passé avec les habitants du village, des liens de confiance se sont tissés. J’ai partagé leurs repas (du maïs et encore du maïs), évalué les besoins des familles les plus pauvres, aidé aux divers travaux,… Après avoir fixé une date nous réunissons toutes les familles dans le besoin et leur exposons les solutions envisagées. Tout le monde semble enthousiasmé par le projet et s’organise déjà entre eux.

Il ne me manque qu’une chose que l’Ethiopie n’a pas… Le bout du tunnel est si proche, tout est prêt, il ne manque qu’un ingrédient. Et je n’ai pas les moyens de tout financer.

Janvier 2018

Lancement du crowfunding pour récolter les 8900 € nécessaires pour lancer le projet, ce qui permettra de :

 

  • redonner l’accès à l’eau potable à 4 500 personnes
  • sortir de la pauvreté durablement les 33 familles les plus pauvres
  • permettre aux 120 enfants d’aller à l’école

 

Toute contribution aussi modeste soit-elle fera la différence.

Non vous ne devez pas prendre l’avion, manger du maïs, dormir dans la savane, boire peu d’eau, ne pas vous laver…

Vous l’avez compris, ici chaque euro peut avoir un impact énorme pour changer le quotidien des familles et l’avenir d’enfants.

Vous pouvez agir, transformez des vies, en quelques clics, vraiment

Si vous aussi pensez que c’est ensemble que nous pouvons faire la différence…
Si vous aussi pensez que les petits ruisseaux font les grandes rivières…
Si vous aussi pensez que chaque geste compte…

19 février 2018

Fin de la campagne de crowdfunding.

111 %
9 888 €
122 KissBankers

 

28 février 2018

Retour à Esho pour débuter concrètement  le projet !